Crevette

La classe des crustacés en Tunisie représente une part qui varie de 3 à 4% du potentiel national de production selon la région (4% au Nord et 3% au Centre et au Sud). Elle regroupe principalement les espèces : chevrette, crevette rouge, crevette royale, crevette blanche, langouste, crabe et langoustine. La crevette appartient à la classe des « crustacés » qui fait partie du grand groupe « Espèces benthiques »

Les mesures de gestion de l’effort de pêche adoptées en Tunisie concernent les interdictions temporelles et/ou spatiales de pêche (campagnes de pêche) qui coïncident généralement avec les périodes de reproduction de certaines espèces phares de l’économie tunisienne. La pêche de crevettes s’étend généralement sur la période allant du mois d’avril au mois de décembre de chaque année. Elle n’est réglementée que pour la pêche de crevette à l’aide des filets traînants de la première série dans le golfe de Gabès du 16 octobre au 30 novembre et du 15 mai au 30 juin de chaque année. 

La production nationale de crevettes a atteint environ 3200 T en 2018. Sur les trois dernières années, elle a enregistré une régression de 46% entre 2016 et 2017 suivie d’une reprise du niveau à un taux de 21% en 2018 par rapport à 2017. 

Par espèce, la production en valeur est dominée par la crevette royale avec environ 16% du total produit (3% de la quantité) alors que la chevrette représente environ 5% de la valeur de la production nationale contre un taux de 3% en termes de quantité.

On distingue trois formes de crevettes sur le marché tunisien : Congelées, Fraiches et Réfrigérées. La vente de ces crevettes est orientée majoritairement vers le marché de l’export. Au niveau national, l’espèce la plus vendue reste la chevrette alors que la crevette royale est rarement vendue sur les marchés. L’exportation de crevettes qui a atteint, en 2018, environ 2,9 MT évalués à 103 MD a été réalisée principalement en crevettes congelées, envers l’Espagne (71%), l’Italie (27%) et la Libye (2%). En Tunisie, les exportations de crevettes se font à travers plus de 60 unités réparties sur le territoire tunisien.

La chevrette, particulièrement, pêchée au large dans la zone Nord du pays pour sa valeur commerciale importante, subit à bord un traitement immédiat aux sulfites suivi d’une congélation ou un stockage réfrigéré (chevrette fraîche). Ramenée dans les unités de transformation, la chevrette est décortiquée, lavée, emballée, enfin congelée pour être commercialisée en Tunisie ou exportée. Pour la crevette, qui est plutôt pêchée au Centre et au Sud du pays, qu’elle soit fraiche ou congelée, le seul conditionnement réalisé est l’emballage ou la mise en barquette (en usine ou à bord), pas de décorticage. Pour ce qui est du procédé de transformation qui est la congélation (à bord ou à l’usine), il s’agit d’une activité importante au niveau de la filière des produits de la pêche. Elle a permis entre autres un développement considérable des échanges commerciaux de ces produits à travers le monde entier.  Les exportations tunisiennes sont effectuées en majorité sous forme de produits congelés, représentés presque exclusivement par les crevettes, les seiches et les poulpes. L’analyse de l’évolution des exportations selon l’état de préparation du produit montre que plus de 95% des quantités ainsi que des valeurs des exportations proviennent de crevettes décortiquées congelées. D’autres types sont exportés mais avec des quantités faibles voire très faibles comme les crevettes fraiches et les crevettes du genre PENAEUS DÉCORTIQUÉES, CONGELÉES.

Les atouts de la filière crevettes en Tunisie

• Espèce sauvage à haute valeur commerciale
• Bonne qualité gustative des crevettes tunisiennes
• Importante flottille de pêche côtière répartie sur les différents ports du pays et les Chalutiers, en bonne partie, bien équipés (moyens de navigation, de communication, de sécurité, de conservation et de manipulation des engins de pêche)
• Communauté des pêcheurs mature et expérimentée
• Réussite de l'expérience d’organisation des pêcheurs en société mutuelle qui crée une force de vente et diversité des services mis à la disposition des pêcheurs
• Diversité des engins de pêche : traditionnels et modernes
• Pratique du repos biologique pour la crevette.
• Implantation dans les principaux ports et suivi de l'activité de production
• Proximité du marché de l'Europe
• Risques d’approvisionnement minimes grâce aux relations entretenues entre usines et pêcheurs ; acquisition de chaluts de la part des grandes usines de transformation
• Forte notoriété et positionnement sur le marché international
• Investissements adéquats et disponibilité des capitaux