Etude de marché du Loup et de la Daurade de l'aquaculture en Tunisie
La position stratégique de la Tunisie en tant que pays côtier s’est traduite par des traditions culinaires pour la consommation des produits de la mer, en particulier dans les régions côtières. Les produits consommés sont de différentes origines ; pêche, aquaculture et élevage en eau douce. Mais les produits de la pêche restent les plus consommés malgré une régression du stock halieutique en Tunisie.
Toutefois, l'aquaculture reste une activité porteuse et d'un grand potentiel économique pouvant répondre à l’accroissement continue des besoins en protéine animale. Dans ce cadre et dès les années soixante, la Tunisie s'est initiée à mettre en place des projets visant le développement du secteur aquacole dont, on retient essentiellement et par ordre chronologique les expériences suivantes:
- mise en place du parc à Menzel Jemil pour la production de moules dont les naissains étaient récoltés sur des installations fixes et des rochers du Lac de Bizerte
- la réalisation de la station Ain Sallem à Béja avec l'introduction de la carpe d'Allemagne et de France pour constituer une pépinière d'alevins et s'initier dans l'ensemencement des retenues des barrages ;
- essais d'élevage de la carpe et de la Tilapia dès le début des années soixante-dix par la création de stations de Kébili et de Douz (Sud tunisien) ;
- l'aménagement de quatre étangs alimentés par une source d'eau saumâtre à l'Akarit (Nord de Gabes) pour l'élevage des Mulets ;
- l'introduction d'espèces étrangères telles que le gardon, le rotengle, le sandre, le black Bass et le silure et empoissonnement des retenues des barrages et des lacs collinaires ;
- l'installation d'une écloserie pilote de production artificielle de loup, de daurades, de soles et des crevettes à Ghar El Melh considéré comme la première expérience avec des technologies aquacoles avancées ;
- création de 3 fermes d’élevage à terre du loup et de la daurade par des entrepreneurs privés, dont deux d’entre elles, ont connu de graves difficultés liées à des problèmes environnementaux ;
- la création du Centre National d'Aquaculture à Monastir (CNA), en 1985, de production artificielle et d'élevage des poissons marins (loup et daurade) dans le but d’assister les promoteurs privés ;
- en 2003, l’activité d’engraissement du thon rouge «Thunnus thynnus» a vu le jour.
Plus récemment et depuis 2007, le secteur aquacole a connu un réel essor grâce à la maitrise et le développement de l’élevage en cages flottantes et submersibles du loup et de la daurade. Cette évolution s'est faite à travers:
- le Plan Directeur de l’Aquaculture (2002-2006) qui a estimé le potentiel et l’objectif de production pour chaque filière et a évoqué les stratégies de développement pour atteindre 15000 tonnes à l’horizon de 2016 ;
- la Stratégie Nationale de Développement de l’Aquaculture (2007-2016), dont l’objectif est d’encourager les promoteurs privés à travers le renforcement des incitations financières ainsi que la création d’un Centre Technique d’Aquaculture pour le transfert des technologies aquacoles et l’encadrement des promoteurs
La production ainsi que la consommation des tunisiens du loup et de la Daurade ont connu cette dernière décennie une croissance significative. Mais, la mondialisation et le développement à l'échelle mondiale de l'élevage notamment de ces deux espèces, exercent une pression concurrentielle croissante des produits de l'aquaculture et de la pêche provenant des autres pays.
Cette activité doit faire face à plusieurs défis importants comme la compétitivité de la filière face à l'instabilité du marché, la bonne gouvernance qui devrait être orientée en grande partie par un programme de développement durable, les limites de l'intervention gouvernementale et la perception du secteur et de ses produits aux yeux des consommateurs. C’est ainsi, et dans le cadre de la stratégie de développement du sous-secteur de l’aquaculture qui repose en partie, sur l’amélioration de la valeur ajoutée de deux produits phares, à savoir le Loup et la Daurade, que le GIPP a lancé cette « Etude de marché des produits aquacoles marins en Tunisie, cas du Loup et de la Daurade » visant aboutir à un plan d'actions afin d'améliorer le commerce du loup et de la daurade à l'échelle nationale et internationale.
Le plan d'actions a été basé sur un diagnostic détaillé du marché national de loup et daurade, chose indispensable pour identifier les problèmes auxquels le secteur fait face. Le plan s'est appui aussi sur la réévaluation de système de management des fermes aquacoles ainsi que la détermination de la rentabilité, la compétitivité et les stratégies marketing déployées par ces fermes.
Les objectifs spécifiques de cette étude étaient les suivants :
- réaliser une analyse approfondie et complète de l'approvisionnement (alevin, aliment, etc..) de la rentabilité et de la compétitivité sur le plan : produits loup et daurade ; Exploitations (fermes) et au niveau de l'ensemble de l'économie de la filière.
- identifier le niveau d'innovation et de valorisation des produits : loup et daurade
- effectuer une description détaillée de l'ensemble des agents économiques en rapport avec l'activité de pisciculture marine : loup et daurade en Tunisie en mettant en exergue la problématique et les enjeux liés aux facteurs direct et indirecte à cette filière;
- avoir une vision claire sur le fonctionnement actuel des circuits de distribution des produits loup et daurade, et sur la distribution.
- définir les potentialités de développement et un plan d'actions précisant les activités à mener, les ressources nécessaires ainsi que les modalités opérationnelles d'intervention en vue d'améliorer au mieux de la compétitivité générale et le positionnement des produits à l'internationale.
- proposer des indicateurs pertinents de suivi / évaluation des actions